• Les usagers de la SNCB qui, comme moi, se rendent au travail en train, connaissent bien la promiscuité occasionnée par ce genre de transport ; particulièrement lorsque l'on est obligé de voyager aux heures de grande affluence.  Celle-ci commence sur le quai, surtout s'il y a du retard et que les passagers de plusieurs trains se côtoient subitement ; les premiers n'ayant pas encore évacué les lieux, comme à l'accoutumée, alors que les suivants pénètrent déjà dans l' «arène».  On se retrouve alors immergé dans une marée humaine, malmené sans répit par des coudes, des épaules et des sacs qui nous bousculent jusqu'à nous rendre agressifs.  Quand arrive enfin le train, une lutte sans merci s'engage entre les voyageurs qui veulent sortir du wagon et ceux qui veulent y entrer ; chacun semblant craindre que le train ne redémarre avant qu'il n'ait eu le temps de manœuvrer.  Une fois à l'intérieur, continue le « rapprochement obligé ».  Si l'on a la chance de trouver une place, c'est pour partager une banquette de trois, les cuisses effleurant ou carrément serrées contre celle des voisins « latéraux » - selon leur corpulence - et les pieds ou les genoux s'entrechoquant avec ceux des voisins « frontaux ».  Chacun le nez plongé dans son journal ou son livre feignant d'ignorer la présence des autres et le frôlement des corps.  D'autres encore serrent le plus possible  coudes et jambes ou se massent contre la fenêtre, tentant d'échapper au moindre contact physique, qui les rattrape néanmoins à chaque tressautement de la machine.
    Il arrive cependant que l'on ait la chance de faire le voyage dans un train moins fréquenté.  Ce qui ne garantit pas toujours, pour autant, que l'on échappe à la promiscuité.
    L'autre jour, en effet, j'étais seule près de la fenêtre sur une banquette de trois personnes lorsque je suis rejointe par un couple de personnes âgées Néerlandophones.  La dame vient s'asseoir à côté de moi sur la banquette et le monsieur en face de moi.  A peine assis, ils se plongent dans la lecture,  lui, d'un journal, elle d'une carte postale.  Nous nous arrêtons à la gare suivante pour embarquer quelques rares passagers et, soudain, la dame se serre contre moi, semblant vouloir ménager à un éventuel nouveau venu une place sur la banquette.  Personne ne vient.  Pourtant, elle reste là, massée contre moi ; à présent si proche que son bras repose sur le mien comme sur un accoudoir.  Je bouge et soupire, tentant de lui faire comprendre mon inconfort.  Je voudrais lui demander de reculer, de me restituer un peu d'intimité, minimale et légitime ; mais je n'ose pas.  Son mari est là, en face de moi, qui lit son journal.  J'ai peur qu'ils le prennent mal.  Ils sont deux « contre » moi.  Je suis cernée, prise dans un étau de chair vieillissante et envahissante, qui dégouline sur moi comme sur un fauteuil confortable.  Je me concentre de toutes mes forces, tentant une communication de « corps à corps », espérant lui décocher des ondes négatives chargées des pensées qui m'habitent; mais elle ne bouge pas, le nez plongé dans la pseudo lecture d'une carte postale où s'étalent trois malheureuses lignes évoquant une exposition artistique.  Pourquoi bougerait-elle ? Seules les paroles « libératrices » qui se dérobent à ma bouche pourraient l'obliger à sortir de son confort, lui rappelant que je ne fais pas partie du mobilier de la cabine.  Je me lève donc et vais attendre le prochain arrêt dans le couloir... vide, enfin !

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  • C’est la tempête au dehors et il fait nuit.  Seule, dans la pénombre du salon,  j’écoute le vent siffler des airs lugubres en se frayant un chemin au travers d’interstices invisibles dont lui seul connaît l’existence.  J’ai baissé les volets ; mais, retranchées derrière ce rempart de fortune, les vieilles portes en bois du balcon tremblent sur leurs gonds.  Lasses de lutter, elles semblent vouloir céder à chaque prochaine rafale, et laisser pénétrer enfin l’assaillant féroce.  Je ne sais pourquoi, j’ai peur de ce vent.  J’ai peur qu’il ne s'engouffre dans la maison, nous balaye et nous emporte.  Ce soir j’espère dormir tranquille, murée dans le silence rassurant de mes boules quies… (22/05/06)        


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  • A tous ceux qui voudraient "taxer", emprunter,  profiter gracieusement de cigarettes, argent et objets en tous genres, voici quelques conseils:

    -  Ne dévoilez jamais d’emblée l’objet de votre visite. Commencez toujours par parler d’autres choses, le mieux étant de faire mine de vous intéresser à l’autre. Amenez ensuite le sujet de votre demande, comme s’il s’agissait d’un détail, en utilisant, par exemple, des formules comme « Tant que j’y suis… », ou « Ah ! Au fait… » (À utiliser en revenant sur ses pas, après avoir fait mine de partir).

    -  Ne vous intéressez pas à votre « créditeur » uniquement quand vous avez besoin de lui.  Pour mettre toutes les chances de votre côté qu’il accepte de répondre à votre demande, il faut que vous vous rendiez sympathique à ses yeux.  N’hésitez donc pas à le saluer en l’appelant par son prénom  lorsque vous le croisez, ou à échanger de temps en temps un petit mot avec lui (lors de ces échanges, abondez toujours dans son sens).

    -  Répandez vous toujours en remerciements. La nature humaine est ainsi faite que plus vous aurez l’air reconnaissant, plus on aura envie de vous prêter.

    -  Ne rendez jamais ce que vous avez emprunté avant qu’on ne vous le réclame. Avec un peu de chance, on oubliera qu’on vous l’a prêté.

    -  Proposez toujours à l’autre de ne pas hésiter à vous demander quelque chose à prêter en retour, s’il en avait besoin ; tout en sachant que VOUS n’avez rien qui puisse l’intéresser.

    -  Si vous sentez que l’on se lasse de vos demandes, changez de personne pour un temps.  Vous reviendrez plus tard, lorsque l’énervement se sera atténué.

    -  Et surtout… Si on vous demande de prêter quelque chose, refusez toujours ! On ne sait jamais que vous ayez  affaire à quelqu’un comme vous!!


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  • Nous étions trois sur le trottoir, un homme, une femme âgée, son caddy et moi.  Comme le feu pour les piétons tarde toujours à passer au vert à cet endroit et que, depuis un moment, il n’y avait plus de voiture à l’horizon, nous décidâmes tous les trois, d’un même élan, de traverser au rouge.  Ou peut-être n’était-ce pas totalement synchronisé.  Peut-être l’homme a-t-il lancé le mouvement ?  Toujours est-il que nous voilà tous les trois embarqués dans la  même traversée hasardeuse. Voyageurs clandestins, compagnons intrépides, naviguant entre deux rives sur la même barque cahoteuse, luttant pour notre survie.  L’homme se déplace rapidement.  Il prend la tête et marche devant.  La femme âgée « traîne la patte » et son caddy.  Nous marchons un instant, côte à côte, elle et moi ; puis, inévitablement, je la dépasse.  Je la sens qui peine derrière moi, fait une tentative d’accélération, enrayée par le poids des années et de ses achats.  Le trafic se réanime.  Un feu est passé au vert quelque part.  Une voiture ne va pas tarder à surgir.  Je pourrais aisément atteindre le trottoir en deux ou trois foulées, mais je ne veux pas abandonner ma coéquipière.  L’homme, lui, décide de faire cavalier seul.  Il a déjà atteint le trottoir d’en face qu’il avale à grandes enjambées.  Je ralentis le pas. Je me dis qu’à deux nous serons plus visibles aux yeux des automobilistes que elle seule, petite et courbée, émergeant à peine de l’asphalte.  Je trouve injuste de l’abandonner.  Ensemble, nous avons entrepris ce périple, ensemble nous l’achèverons.  Et puis, peut-être est-ce un peu de notre faute, à l’homme et à moi, si elle s’est lancée dans cette aventure ? Sans doute s’est elle laissée entraîner par notre fougue et notre impatience dans cette folle équipée.  Nous parvenons enfin sur le trottoir.  Notre aventure s’est achevée. Nous voilà à présent redevenu des étrangères, poursuivant chacune notre chemin.                        


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  • Récemment, je suis tombée sur un article, rédigé par un vétérinaire, qui conseillait aux propriétaires de chiens de faire du sport avec eux.  Le sous titre était : « Associer le bien-être de l’animal et celui de son maître, tel est l’objectif de la campagne  En forme avec son chien ! ».  On y apprend que cette campagne est élaborée en collaboration avec la « ligue pour l’Education physique » et le « Centre d’Information et d’Etude sur le Chien ».  Un petit jogging avec son toutou… Pourquoi pas ? Me direz vous…  Si ce n’est que l’article va bien au-delà du jogging.  Il nous suggère (très sérieusement !)...

    Le football : Commencez en passant doucement le ballon au ras du sol vers votre chien, en l’encourageant à le récupérer.  Comme il ne pourra pas le prendre dans sa gueule, il finira par se rendre compte qu’il doit le pousser avec son museau. (ou il laissera son maître « faire mumuse » tout seul avec la baballe !)

    La raquette et la balle : Débutez en frappant doucement la balle par en dessous, puis criez « à nous deux ! » et courez pour l’attraper le premier.  Dès que votre ami aura compris le principe, vous pourrez lui ajuster quelques services. (L’histoire ne dit pas si le chien est sensé les retourner avec une raquette… ?)

    Le frisbee : Cette activité n’est pas conseillée pour les sujets ayant des problèmes de dents ou de gencives. (Leur dentier pourrait bien resté figé dans le frisbee.)

    Le roller : Il est préférable de tenir l’animal en laisse, à l’aide d’un harnais, puisque cette activité se pratique sur les trottoirs ou le macadam, et qu’il faut le préserver des risques liés au trafic. (Plutôt coûteux, car, si je compte bien, il  faudra 2  paires de rollers pour le chien!)

    Le volley-ball : l’apprentissage de ce jeu demande un sérieux entraînement.  Vous placerez le filet, ou la corde, progressivement de plus en plus haut. Il n’est évidemment pas recommandé aux races de petite taille.  (On croit rêver !!)

    Le « Saute et apporte » : Le maître fait des sauts en tendant le bras qui tient la balle ou le bâton, ce qui oblige son chien à l’imiter pour tenter d’attraper l’objet convoité.  Une fois celui-ci lancé le plus loin possible (l’objet convoité, pas le chien), demandez qu’il vous le ramène. (Jusque là, rien de très nouveau, le plus croustillant vient à la fin…) : Pour vous, comme pour lui, des périodes de récupérations sont indispensables!

    Il est vrai que lancer une balle,… ça c'est du sport!!

                              


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